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Cimetière d'iqaluit

Les rêves et leur interprétation

Résumé :
La question des rêves a fait surface à quelques reprises dans les propos des anciens enregistrés par les étudiants du Nunavut Arctic College, dans le cadre de publications antérieures. Les expériences oniriques des étudiants du programme d’Études inuites ont mené à des discussions entre Susan Sammons, Alexina Kublu et Marja Korhonen, enseignantes au collège, Samuel Law, psychiatre de l’Hôpital régional de Baffin, et Stéphane Kolb, anthropologue diplômé de l’Université Laval. Ces pourparlers ont débouché sur le présent projet.

Entre janvier et avril 2000, nous avons réalisé des entrevues exploratoires avec des Inuits âgés de 15 à 45 ans. Ces personnes provenaient de diverses communautés du Nunavut et étaient installées à Iqaluit depuis plusieurs années. Les deux intervieweurs, Samuel Law et Stéphane Kolb, ont porté une attention toute particulière à l’uqumangirniq, une expérience très puissante selon la majorité des interviewés. Ces entrevues ont aidé l’enseignant Stéphane Kolb et les étudiants du programme d’Études inuites à se préparer pour un cours intitulé « Le Rêve dans la culture inuite » et qui s’est tenu à l’automne 2000.

On a invité trois aînés à participer au cours : Agiaq (George Kappianaq) d’Iglulik et Pisuk (Felix Pisuk) et Ka&&ak (Salomie Qalasiq) de Kangiq&iniq. Les entrevues avec les étudiants se sont échelonnées sur deux semaines, dans la classe, que l’on a cherché à rendre le plus confortable possible. Les étudiants étaient : Lorna Arnakak, Josie Arlooktoo, Aksatungua Ashoona, Selina Kisa, Johnny Kopak, Simeonie Nutaradlaluk, Andy Ootoova, Trina Qaqqasiq et Kilaja Simeonie.
Citation :
Felix Pisuk
Quand j’étais jeune et que nous vivions sur le littoral, je faisais un rêve en particulier. Je rêvais qu’il y aurait beaucoup de caribous, et il n’y avait pas d’arc-en-ciel dans ce rêve. Je rêvais que la marée serait haute et que la terre serait basse. Plusieurs angakkuit faisaient aussi le même rêve. C’est comme cela que je savais s’il y aurait beaucoup de caribous. Lorsque je faisais ce rêve, je savais que, peu importe où nous vivions, il y aurait du gibier en abondance. Il y a des gens qui ne portent pas assez attention à leurs rêves. On dirait que ceux qui suivent leurs rêves réussissent mieux que les autres. De nos jours, il y a tellement de choses qui nous simplifient la vie que l’on suit moins nos rêves.