Résumé :
John Amagoalik nous raconte une histoire. La sienne, celle des Nunavutois et celle de tous les Canadiens. Il nous parle d’abord de son enfance et des événements tragiques qui ont marqué les Inuit dans les années d’après-guerre, notamment l’épisode de la relocalisation de familles d’Inukjuak dans l’Extrême-Arctique et le massacre des chiens de traîneaux, qimmit. Il relate ensuite les moments forts de la prise de conscience de la situation sociale, au cours des bouillantes années 1960. Il nous fait part des difficultés auxquelles les communautés inuit ont fait et font toujours face. Il revient sur les longues négociations qui ont mené à l’Accord sur les revendications territoriales du Nunavut et à la création du nouveau territoire en nous expliquant le contexte dans lequel elles se sont déroulées. Il nous parle du rôle qu’il a joué sur la scène politique nationale. Il nous explique également le contexte dans lequel d’autres accords ont été signés entre les gouvernements fédéral et provinciaux, et les Inuit. Il s’exprime avec émotion sur la question de la langue et de la culture inuit ainsi que sur l’importance de les préserver. Il partage ses passions, en particulier la lecture des quotidiens et les succès des Maple Leafs de Toronto. À travers son récit, nous revivons les premières années du Nunavut, et la création de ses principales institutions politiques. Nous sommes introduits aux enjeux de l’époque ainsi qu’aux débats animés qu’ils ont suscités.
Enfin, John présente sa vision de l’avenir du Nunavut et ses ambitions pour le développement de communautés prospères dans le Nord. Au chapitre onze, Zebedee Nungak fait une apparition et engage la discussion sur les grandes questions constitutionnelles débattues au cours des années 1980 ainsi que sur l’avenir du Nunavut.
Citation :
John Amagoalik
Pendant très, très longtemps, le Canada a été décrit comme une nation fondée par deux peuples, les Anglais et les Français. Par la suite, les peuples autochtones du pays ont commencé à faire plus de bruit qu’auparavant. Ils ont commencé à obtenir une reconnaissance officielle. Puis les Inuit ont suivi et ont créé un nouveau territoire. La création du Nunavut, d’une certaine façon, a donné un visage autochtone au Canada; les gens ne disent plus qu’il s’agit d’un pays fondé par deux nations. La plupart des gens acceptent maintenant que l’histoire canadienne est un partenariat tripartite entre les Anglais, les Français et les peuples autochtones. En ce sens, la création du Nunavut a donné un visage plus juste du Canada à l’échelle internationale. Elle a également permis de changer le nombre de personnes assises à la table nationale. Maintenant, le premier ministre tient assez fréquemment des conférences des premiers ministres pour traiter d’importants enjeux, peut-être une ou deux fois par année. Et il n’y a plus seulement 11 chaises, il y en a 14, et c’est le Nunavut qui occupe la quatorzième. Lorsque les dirigeants du pays, soit les premiers ministres fédéral et provinciaux, se rencontrent pour discuter de questions importantes, le Nunavut est présent. Cette présence rappelle à tout le pays notre existence ! (Chapitre 13)