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Pause de thé en compagnie de kiguktak  ds les environs d'Arctic Bay.

Voyager et survivre sur notre territoire

Résumé :
Travelling and Surviving on Our Land est basé sur deux entretiens mené par des étudiants au Collège Nunavut de l’Arctique en 2000. George Agiaq Kappianaq et Cornelius Nutaraq, deux aînés du Nord de la Terre de Baffin, partagent avec les étudiants leurs souvenirs du passé et leurs expériences de voyage sur la toundra.

Au chapitre un, Agiaq Kappianaq nous parle de sa famille, de son enfance et de sa vie de jeune adulte. Il décrit la vie avant l’arrivée du christianisme et sa propre conversion. Au chapitre deux, Kunilusi Nutaraq se remémore son enfance à Mittimatalik et plusieurs de ses voyages dans cette région à l’âge adulte. Le chapitre trois et le chapitre quatre présentent, l’un après l’autre, les voyages d’Agiaq à Alarnaarjuk, la Péninsule de Melville, puis la vie et les voyages de Nutaraq autour de Tununiq et de la région de Mittimatalik.

Les deux aînés évoquent différents éléments de leurs voyages. Ils parlent de leurs chiens et des façons de s’orienter. Ils partagent également leurs souvenirs des endroits dangereux et décrivent plusieurs êtres non-humains que l’on peut rencontrer en voyageant sur le territoire. Ils discutent ainsi des risques des voyages sur le territoire, tout en partageant les connaissances nécessaires pour être plus en sécurité.
Au cours de ces entretiens, les aînés parlent parfois des différences entre ces souvenirs du passé et le quotidien des Inuit aujourd’hui. Ces entretiens constituent ainsi un échange privilégié entre deux générations. Cet échange se construit autour des connaissances des aînés sur la toundra, et commente les grands changements qui se sont produits dans la vie des Inuit, à travers les histoires individuelles d’Agiaq et de Nutaraq.
Citation :
George Agiaq Kappianaq
Je n’ai pas connu de situation dangereuse avec mes chiens, sauf une fois, où j’étais à un sarvaq, qu’on appelle aussi aukkarniq, tandis que je chassais le phoque. J’étais avec ma femme. Un sarvaq est un endroit qui ne gèle pas en raison du courant. Le courant a fait un tourbillon, et un morceau de glace a été englouti dans le vortex. Nous étions venus avec les chiens. Quand on a des chiens bien nourris, ils sont énergiques. Je me suis retourné, et j’ai vu que l’un des patins du traîneau était coincé dans une fente. J’ai dit à ma femme de ne pas bouger. Le patin a continué à glisser le long de la fente. Les chiens ont réussi à monter sur la glace solide juste au moment ou la glace s’est brisée au niveau de la fente. C’était une situation très dangereuse.